Chapitre 7
Sola gratia : la cause de la grâce 

Une fois que nous comprenons et acceptons la doctrine de la dépravation totale de l’homme, on ne peut refuser les autres doctrines de la grâce. Un pécheur a besoin de recevoir la repentance pour voir la vérité (2 Tm 2.25). Ceci soulève une question importante : qu’est-ce qui fait que certains obtiennent ce don? Pourquoi avons-nous été régénérés? Il n’y a que deux possibilités : soit que nous avons obtenu cette grâce à cause de quelque chose de notre côté (une décision personnelle, une meilleure vie, etc.), soit que la réponse se trouve du côté de Dieu. Voici la réponse qu’ont donnée les théologiens réunis à Dordrecht en 1619 : 

Quant à ce que Dieu donne en son temps la foi à certains et ne la donne point aux autres, cela procède de son décret éternel. Car le Seigneur fait ces choses « connues de toute éternité » (Ac 15.18) et Il opère tout selon la décision de sa volonté. (Ep 1.11) Selon ce décret, Dieu amollit par grâce le coeur des élus, quelque durs qu'ils soient, et les fléchit à croire; mais, par un juste jugement, il laisse ceux qui ne sont point élus dans leur méchanceté et leur dureté1. 

Ce chapitre traite de la glorieuse doctrine de l’élection. Dieu a choisi, avant la fondation du monde, les pécheurs qu’il allait sauver. La raison pour laquelle Dieu nous a régénérés lorsque nous avons entendu l’Évangile, c’est parce qu’il nous avait choisis. L’Écriture n’attribue pas au libre arbitre le fait que certains croient et d’autres pas, mais à l’élection. Paul dit aux Thessaloniciens : « Nous savons, frères bien-aimés de Dieu, que vous avez été élus » (1 Th 1.4). Comment Paul sait-il cela? D’après le verset 5, c’est parce qu’ils ont été régénérés par l’Évangile : « notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance, avec l'Esprit Saint, et avec une pleine persuasion » (v. 5). Notre conversion à Christ est la preuve de notre élection. Jésus déclare : « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi » (Jn 6.37). 

Spurgeon, le prince des prédicateurs, disait avec humour : « Heureusement que Dieu m’a choisi, car je ne l’aurais jamais choisi; et heureusement qu’il m’a choisi avant que je ne sois né, car il ne m’aurait certainement pas choisi après2. » Cette phrase résume bien les doctrines de la grâce : la grâce est nécessaire, mais elle n’est pas due. Quand nous comprenons cela, les doctrines de la grâce de Dieu nous apportent beaucoup de réconfort. Étonnement, la doctrine de l’élection est peu aimée et rarement prêchée parmi les chrétiens. Plusieurs y croient, mais la traitent néanmoins comme un secret embarrassant dont il est préférable de ne pas parler parce qu’elle est difficile, controversée et qu’elle leur paraît injuste. Beaucoup ont reproché aux réformés de mettre un accent démesuré sur l’élection, affirmant que l’Écriture en parle peu... À ces gens ne plaisent, l’Écriture parle fréquemment de la doctrine de l’élection, en termes non équivoques et sans jamais s’excuser. Voici quelques citations : 

Mt 22:14 Car il y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus. 

Jn 15:16 Ce n'est pas vous qui m 'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis 

Ep 1:4-5 En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d'adoption par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté, 

1 P 2:9 Vous, au contraire, vous êtes une race élue 

2 Th 2:13 Pour nous, frères bien-aimés du Seigneur, nous devons à votre sujet rendre continuellement grâces à Dieu, parce que Dieu vous a choisis dès le commencement pour le salut 

Mc 13:20 Et, si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il les a abrégés, à cause des élus qu'il a choisis. 

Ac 13:48 Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent.
Rm 8:30 ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a 

aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. 

Il est malheureux que beaucoup de croyants rejettent ou ignorent l’enseignement biblique de la prédestination, puisqu’il s’agit de la cause originelle de leur salut. Pourquoi Dieu a-t-il envoyé son Fils mourir à la croix mourir pour nous? Parce que Dieu nous a choisis. Si Dieu n’avait choisi aucun homme, Christ ne serait pas mort à la croix. L’élection est la cause de la rédemption. La manifestation de la grâce de Dieu dans l’histoire a pour origine la grâce de Dieu dans l’éternité. Comment certains osent-ils arracher au salut son fondement et mépriser ainsi la grâce de Dieu? Notre salut n’est pas le fruit d’une bonne fortune qui par hasard s’est rendue jusqu’à nous, mais il fut orchestré par le Dieu « qui opère toutes choses d'après le conseil de sa volonté » (Ep 1.11). et qui a tout mis en œuvre pour le salut de ses élus. Lorsque je m’arrête pour songer aux milliards d’événements que Dieu a contrôlés afin que je puisse exister et être sauvé; je suis ébloui et mon cœur est immergé par l’amour de Dieu. Cette doctrine donnera donc à tous ceux qui obéissent sincèrement à l’Évangile matière à louange, respect et admiration pour Dieu, humilité, zèle et immense réconfort. Jésus ne nous dit- il pas : « réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux » (Lc 10.20)? 

Connaissez-vous Pierre-Honoré Jaubert? Cet homme n’est pas un de mes ancêtres, mais ma ligne d’existence passe néanmoins par la sienne. Pierre-Honoré Jaubert arriva en Nouvelle-France vers 1755, il engendra Didier Joubert, qui engendra Zéphérin Joubert, qui engendra Jacques-Charles Zéphérin Joubert qui engendra Janvier-Jacques Joubert, né le 3 janvier 1869. À l’âge de 13 ans, Janvier-Jacques Joubert livrait du lait dans la région de Montréal. Il fut le premier à livrer du lait dans des contenants de verre ce qui fit grossir sa clientèle; il devint éventuellement le riche propriétaire de la principale laiterie de Montréal : J.J.Joubert limitée. Vers 1914 il ouvrit sa première laiterie, elle fut située sur la rue Saint- André à Montréal. Son entreprise, qu’il vendit en 1932, fut un succès sur toute la ligne. 

Cent ans après la naissance de M. J.J. Joubert, au mois d’août 1969, un des édifices de la compagnie J.J. Joubert fut démoli sur la rue Saint-André. Le soir du 4 août 1969, mon père prenait William Turner avec lui sur sa moto pour aller à l’hippodrome de Montréal. Ils empruntèrent la rue Saint-André où quelques débris de démolition de l’édifice se trouvaient en pleine rue. Mon père heurta ces débris avec sa moto et termina sa course dans un poteau électrique. William Turner, âgé de 18 ans mourut dans l’accident. Mon père demeura dans le coma pendant un mois; son bras droit fut paralysé des suites de son accident. Plusieurs mois plus tard, il débuta sa réadaptation en physiothérapie à l’Hôpital Notre-Dame où ma mère, qui venait de terminer son bac en physiothérapie, commençait à travailler. C’est ainsi qu’ils se rencontrèrent et se marièrent. Neuf années après ces événements, je naissais. Si Pierre-Honoré Jaubert n’avait immigré en Nouvelle-France, vous auriez sans doute eu un autre prédicateur que moi ce matin. Mais l’Écriture nous dit que dans le livre de Dieu, les jours qui nous étaient destinés « étaient tous inscrits, avant qu’aucun n’existât » (Ps 139.16). 

« Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables! Que le nombre en est grand! Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable. Je m'éveille, et je suis encore avec toi. » (Ps 139.17- 18). La prédestination est la source d’une grande assurance; elle nous montre que notre existence a un sens puisque nous avons été voulus et aimés de Dieu et non pas « chanceux » d’exister. L’élection nous permet de nous reposer dans la main puissante et souveraine de Dieu, sachant « que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils » (Rm 8.28-29). Admirons la sagesse insurpassable du dessein divin qui épouse naturellement le cours de la vie sans heurter la volonté des hommes ou la contingence. 

Dans le reste du chapitre, je répondrai à trois questions. Premièrement, l’élection est-elle conditionnelle ou inconditionnelle? Deuxièmement, Dieu est-il injuste? Troisièmement, pourquoi évangéliser si tout est décidé d'avance? 

1. L’élection est-elle conditionnelle ou inconditionnelle? 

Arminius et ses disciples étaient forcés de reconnaître que la Bible déclare que Dieu a choisi des hommes pour le salut et que tous n’ont pas été choisis. Les arminiens expliquaient que pour être choisi par Dieu, il fallait préalablement avoir rempli une condition : celle de décider de se repentir et de croire. Cependant, avec une élection conditionnelle il y un problème : l’élection a eu lieu avant qu’aucun homme n’existe, comment quelqu’un pouvait-il remplir une condition? Selon Arminius, Dieu a su d’avance qui allaient se repentir et croire, il a donc choisi ceux-là. Pour appuyer son explication, il recourait à la préface de la Première épître de Pierre « à ceux qui sont (...) élus selon la prescience de Dieu » (1 P 1.1-2). 

L’élection conditionnelle est très problématique. Premièrement, elle renverse totalement l’enseignement de la Bible au sujet de l’élection. L’arminianisme enseigne que Dieu nous a élus parce que nous l’avons élu; Dieu nous a aimés parce que nous l’avons aimé. Pourtant, l’Écriture dit expressément le contraire : « Pour nous, nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier. »
(1 Jn 4.19). La cause de notre salut n’est pas notre amour pour Dieu, mais l’amour de Dieu pour nous. L’amour de Dieu pour nous remonte à notre élection avant la fondation du monde. Depuis que Dieu nous a choisis en Jésus-Christ, il nous aime d’un amour éternel qu’aucune créature ne saurait empêcher (Rm 8.38-39). Notre amour pour lui n’est que le faible écho de son amour infini. Renverser l’amour de Dieu pour le rendre tributaire du nôtre et faire dépendre le décret divin d’une décision humaine, c’est altérer gravement l’Évangile et manifester un orgueil grossièrement présomptueux. 

Deuxièmement, l’élection conditionnelle est impossible puisque nous étions morts dans nos péchés. Pour que l’élection soit conditionnelle, il faut nécessairement que la dépravation soit partielle afin que l’homme soit capable de choisir Dieu. Cependant, l’Écriture enseigne le contraire. La théologie d’Arminius repose sur un rationalisme et non sur la révélation. 

Troisièmement, aucun passage de l’Écriture sainte n’enseigne que Dieu nous a élus parce qu’il a vu d’avance que nous allions croire en lui. L’expression « élus selon la prescience de Dieu » signifie tout simplement que Dieu a élu ceux qu’il a aimés d’avance. Le mot pro,gnwsij, prognōsis traduit par
« prescience » signifie « connaître d’avance » dans le sens de « aimer d’avance » et non dans le sens de « savoir d’avance ». 

L’élection conditionnelle est invalidée par une affirmation de Christ aux pharisiens. Il leur dit : « Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis. Mes brebis entendent ma voix; je les connais, et elles me suivent. » (Jn 10.26-27). Remarquez que Christ ne dit pas : « Vous n’êtes pas mes brebis parce que vous ne croyez pas » comme Arminius le voudrait. Il dit exactement l’inverse : « Vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas mes brebis. » Par contre, les brebis du Seigneur entendent sa voix et le suivent. Pourquoi avons-nous reconnu la voix du bon berger et l’avons-nous suivi lorsque l’Évangile nous a été prêché? Parce que nous étions parmi ses brebis! 

L’élection n’est donc pas conditionnelle, mais inconditionnelle. Dieu ne nous a pas élus parce que nous allions croire, mais nous avons cru parce que Dieu nous a élus. Voici une grande question : pourquoi Dieu m’a-t-il choisi plutôt qu’un autre? La Bible répond négativement à cette question en nous disant qu’il n’y a rien en nous qui ait pu satisfaire le dévolu du Seigneur. Dieu ne nous a pas élus parce que nous l’aimions plus ou le haïssions moins que les autres. Dieu ne nous a pas élus parce que nous étions sages ou mieux disposés aux choses spirituelles... L’Écriture est claire : la raison de notre élection ne se trouve pas en nous, mais « Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. » (1 Co 1.27-29). 

La raison se trouve du côté de Dieu qui nous a élus « selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de la gloire de sa grâce qu'il nous a accordée en son bien-aimé. » (Ep 1.5-6). Comment pourrions-nous nous glorifier? Comment pourrions-nous ne pas le glorifier? Dieu nous a retiré tout sujet de nous glorifier, il ne nous reste qu’à être reconnaissants. Il nous a choisis par sa seule pure grâce et son amour, sans qu’il n’y ait rien dans la créature comme condition ou cause qui le conduirait à ainsi faire. Ainsi Dieu a choisi des pécheurs, certains pires, d’autres meilleurs et il a abandonné des pécheurs, certains pires, d’autres meilleurs, mais aucun pécheur n’a mérité d’être élu. Dieu est-il injuste d’avoir agi ainsi? 

2. Dieu est-il injuste? 

Après avoir parlé de l’élection, Paul anticipe cette question : « Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? » (Rm 9.14). Paul n’anticiperait pas cette question s’il croyait à une élection conditionnelle, c’est justement parce que l’élection est inconditionnelle et sélective que Paul demande si Dieu est injuste. Il pose cette question après avoir prouvé que l’élection est inconditionnelle : 

Il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut du seul Isaac notre père; 11 car, quoique les enfants ne fussent pas encore nés et qu'ils n'eussent fait ni bien ni mal, -afin que le dessein d 'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des oeuvres, et par la seule volonté de celui qui appelle, 12 il fut dit à Rébecca: L'aîné sera assujetti au plus jeune; 13 selon qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob Et j'ai haï Ésaü. (Rm 9.10-13) 

Premièrement, il ne faut pas comprendre les verbes aimer et haïr comme s’ils désignaient des émotions. Il est question de l’amour allianciel de Dieu : Jacob a été choisi comme héritier de l’alliance de grâce, tandis qu’Ésaü a été exclu et est demeuré sous la colère divine par son péché. Ensuite nous devrions aller contre notre réflexe naturel en lisant ce texte. Nous avons tendance à prendre Ésaü en pitié en nous demandant pourquoi Dieu l’a détesté? Ce qui devrait nous étonner cependant c’est le fait que Jacob ait été aimé et non pas qu’Ésaü ait été sous la colère de Dieu. Jacob était un paresseux qui restait dans les tentes, tandis qu’Ésaü était un vaillant chasseur. Jacob était ratoureux, il usurpa le droit d’aînesse et la bénédiction d’Ésaü. Jacob était un polygame; malgré cela il fut aimé de l’Éternel. Avant même que les mérites entrent en ligne de compte, Dieu avait fait son choix « afin que le dessein d'élection de Dieu subsistât, sans dépendre des œuvres ». L’élection est inconditionnelle parce qu’elle est imméritée et « imméritable ». 

Malgré cela, n’est-ce pas injuste d’élire seulement certains hommes alors que Dieu aurait pu élire tous les hommes? Le problème n’est pas du côté de Dieu, mais du nôtre : nous voyons de mauvais œil que Dieu est bon. Aurait-il été juste de condamner tous les hommes? Bien sûr que oui, puisque tous sont coupables. Pourquoi Dieu n’a-t-il pas élu tous les hommes? Je l’ignore, mais je suis beaucoup plus ébloui du fait que Dieu n’a pas condamné tous les hommes. La condamnation d’un pécheur n’a rien d’étonnant; l’élection d’un pécheur est renversante. Les réformés disent : « En enfer l’homme n’a nul autre à blâmer que lui-même; au ciel l’homme n’a nul autre à remercier que Dieu. En enfer on a ce qu’on mérite, au ciel on a ce qu’on ne mérite pas. » On ne peut pas recourir à l’élection pour expliquer la perdition d’un pécheur en disant : « C’est parce qu’il n’était pas élu. » La perdition n’est pas causée par la non-élection, mais par le péché pour lequel l’homme est responsable. 

Certains font parfois une caricature de l’élection en imaginant des pécheurs qui voudraient venir à Christ pour être sauvés, mais qui seraient repoussés parce qu’ils ne seraient pas élus. Soyons très clairs : tous ceux qui viennent à Christ pour leur salut sont sauvés; s’ils viennent à Christ c’est parce qu’ils sont élus; un pécheur non-élu ne veut pas venir à Christ. « Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi. » (Jn 6.37) Ayez de l’assurance; si vous êtes venus à Christ pour être sauvés, c’est parce que le Père vous a donnés à lui. N’essayez pas de chercher dans les décrets éternels pour savoir si vous avez été élus; venez tout simplement à Christ en vous repentant de vos péchés et croyez sa Parole qui nous dit qu’il sauve tous ceux qui vont à lui. 

Mais l’Écriture ne dit-elle pas que Dieu endurcit le cœur des non-élus? « Ainsi, il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. » (Rm 9.18) La même épître nous dit comment Dieu s’y prend pour endurcir un cœur. Cela ne lui demande pas beaucoup de travail, il n’a qu’à laisser l’homme faire :
« Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé » (Rm 1.28). Privé de la grâce, le cœur s’endurcit. Dieu n’est pas tenu d’être miséricordieux et il n’est pas coupable de l’endurcissement de l’homme. « Et que dire, si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et s'il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a d'avance préparés pour la gloire? » (Rm 9.22-23) 

3. Pourquoi évangéliser si tout est décidé d'avance? 

Ces hommes, ainsi prédestinés ou pré-ordonnés, sont spécifiquement et immuablement désignés. Leur nombre est si certain et défini qu’il ne peut être augmenté ni diminué. À quoi bon évangéliser, ceux qui ont à être sauvés le seront de toute façon et il n’y a rien à faire pour les autres! Tous ceux qui se moquent de la foi réformée utilisent cet argument. Par exemple, voici un extrait d’un sermon de John Wesley où il imagine un prédicateur calviniste s’adressant au diable : 

Espèce d’idiot, pourquoi perds-tu ton temps à rugir? Tes mensonges pour séduire des âmes sont aussi inutiles et futiles que ne l’est notre prédication. N’as-tu pas entendu que Dieu a entrepris ton travail et qu’il le fait plus efficacement? Toi avec tous tes acolytes et vos pouvoirs, vous pouvez seulement nous assaillir de manière à ce qu’on puisse quand même vous résister; tandis que Lui, Il peut détruire irrésistiblement le corps et l’âme en 

enfer! Tu peux seulement séduire; mais son décret inchangeable d’abandonner des milliers d’âmes dans la mort les contraint à continuer dans le péché jusqu’à ce qu’ils tombent dans le feu éternel. Tu tentes, mais lui nous force à être damnés, puisque nous ne pouvons pas résister à sa volonté. Espèce d’idiot, pourquoi chercher encore qui tu pourras dévorer? N’entends-tu pas que Dieu est le lion rugissant, qui détruit les âmes et assassine les hommes3? 

Nous croyons que Dieu est souverain sur absolument tout, non pas parce que notre raison a déduit que ceci était plus logique, mais parce que toute l’Écriture enseigne cette doctrine. Cependant, la souveraineté de Dieu n’annule pas la responsabilité humaine d’après la Bible. Il y a harmonie parfaite entre la souveraineté divine et la responsabilité humaine, car Dieu ne contraint pas la volonté de l’homme. Jésus a été « livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu » (Ac 2.23), pourtant Pierre tient le peuple responsable parce qu’il a agi volontairement selon son cœur mauvais. Il ajoute dans la même phrase : « vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies ». 

Dieu a décrété toute chose, mais nous devons néanmoins prier; le salut est par grâce sans les œuvres, mais nous devons néanmoins marcher dans la sanctification et pratiquer de bonnes œuvres; Dieu a fixé le jour et l’heure du retour de Christ, mais nous devons néanmoins hâter son avènement. Dieu a choisi d’avance ceux qu’il sauverait, mais il a donné la responsabilité aux croyants d’annoncer son Évangile, de prier et de mener une vie sainte afin que par ces moyens ses élus viennent à la foi. C’est ce que Paul veut dire lorsqu’il écrit : « C'est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle. » (2 Tm 2.10). Nous devons supporter l’opposition et la discipline de la vie chrétienne pour nos frères rachetés par Christ, qui n’ont pas encore été appelés, car : 

14 Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler? Et comment en entendront-ils parler, s'il n'y a personne qui prêche? 15 Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s'ils ne sont pas envoyés? selon qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux Les pieds de ceux qui annoncent la paix, De ceux qui annoncent de bonnes nouvelles! (Rm 10.14-15) 

Finalement, nous ne savons pas qui est élu et qui ne l’est pas parmi les non-croyants. Nous avons le devoir de considérer tous les hommes comme étant possiblement élus et nous devons tout faire pour leur salut, sachant que Dieu utilisera certainement et efficacement nos efforts pour sauver des pécheurs comme il l’a toujours fait. L’appel à croire en Jésus-Christ s’adresse à tous les hommes; c’est un appel universel. Soyons pleins de confiance en Dieu, sa Parole n’a jamais fait défaut.

Lecture supplémentaire : Ep 1.3-10 

2 Charles Spurgeon, A Defense of Calvinism, Pensacola, FL, Chapel Library, p. 4. 

3 Cité par Arnorld Dallimore, dans George Whitefield, vol. 1, Carlisle, The Banner of Truth Trust, 1970, p. 312. 

LA FPMA

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