Chapitre 6
Sola gratia : la nécessité de la grâce 

Dans les prochains chapitres, nous approfondirons les doctrines de la grâce de Dieu. Dans le présent chapitre, nous verrons pourquoi la grâce, comme cause initiale du salut, est absolument nécessaire. Nous parlerons donc de la doctrine du péché, c'est-à-dire la dépravation totale de l’homme. À cause de la dépravation, la grâce de Dieu est nécessaire pour amorcer la vie spirituelle et le salut chez l’homme. Nous verrons que le mot « grâce » englobe, en plus de la gratuité, la causalité et l’efficacité du salut. Aujourd’hui, on entend peu parler du péché; même dans les Églises. L’homme moderne se sent moins pécheur que l’homme du passé... le poisson non plus ne se sent pas mouillé alors qu’il est immergé. 

1. La controverse du libre arbitre 

Une des plus importantes controverses de l’histoire du christianisme concerne le libre arbitre. Le libre arbitre signifie que l’arbitre de l’homme (sa capacité à faire le choix spirituel du souverain bien) est libre n’étant soumis ni à Dieu ni au diable, mais à l’homme seul. Ainsi, chacun a le pouvoir d’agir comme il veut en faisant le bien ou le mal. Mais la volonté de l’homme est-elle réellement libre? L’homme serait-il capable de ne faire que le bien? Bien sûr la réponse est non; l’Écriture déclare :
« Non, il n'y a sur la terre point d'homme juste qui fasse le bien et qui ne pèche jamais. » (Ec 7.20). Si la volonté de l’homme est incapable de ne pas pécher, c’est qu’elle n’est pas entièrement libre. Si l’homme est incapable d’agir parfaitement, il est donc asservi à une puissance. « En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché. » (Jn 8.34) 

Nous qui croyons, reconnaissons que l’Écriture dit vrai : l’homme est sous la puissance du péché. Cependant, tous les croyants ne s’entendent pas quant au degré d’asservissement de la volonté sous le péché. Ce débat a débuté il y a environ 1 600 ans et il demeure une controverse jusqu’à ce jour, même parmi les chrétiens évangéliques. À mon humble avis, il n’y aurait aucune controverse si nous  soumettions nos raisonnements à la révélation divine, mais la raison refuse de se soumettre à Dieu, étant asservie au péché, la controverse est donc inévitable. Ainsi, comble de l’ironie, les affranchis du Seigneur reconnaissent qu’ils ne sont pas libres, tandis que ceux qui sont encore liés croient qu’ils sont libres... 

Il est bien évident que dans cet enseignement nous ne pourrons pas apprécier à sa juste valeur le débat historique concernant le libre arbitre. Revenons néanmoins à l’origine de ce débat. Pélage, le moine du 5e siècle, avait pris à partie une prière d’Augustin qu’il avait entendu à la lecture de ses Confessions. Cette prière était : « Toute mon espérance n’est que dans l’étendue de votre miséricorde. Donnez ce que vous ordonnez et ordonnez ce que vous voulez (...) Vous m’ordonnez la continence; donnez-moi ce que vous ordonnez, et ordonnez ce que vous voulez1. » Augustin considérait que, depuis la chute de l’homme, la grâce de Dieu avait été le seul espoir de restauration pour l’homme. Ainsi, à moins que Dieu ne lui donne ce qu’il lui ordonne, l’homme serait incapable de lui obéir, de l’aimer ou de le choisir. 

Pélage considérait que Dieu ne peut ordonner à l’homme quelque chose qu’il n’est pas en mesure d’offrir; cela serait injuste. La théologie pélagienne se résumait ainsi : « Si je dois, je peux! » Le christianisme de Pélage était un moralisme, c’est-à-dire un salut par les œuvres. Il croyait que tout homme avait la capacité morale, et donc le devoir, d’obéir à Dieu. Jésus n’étant qu’un exemple à suivre, peut-être un aide dans le salut; mais certainement pas un Sauveur. Inutile de dire que Pélage ne faisait pas grand cas de l’Écriture sainte dans l’élaboration de sa doctrine. 

Nonobstant la condamnation officielle du pélagianisme, l’Église catholique est devenue, et demeure semi-pélagienne. La théologie catholique, contrairement à Pélage, enseigne que l’homme est sous la puissance du péché, mais, en accord avec Pélage, qu’il n’est pas dominé au point d’être incapable de s’en sortir. Le catholicisme, sur cette base doctrinale, a élaboré un système de rédemption qui se résume ainsi : « Aide-toi et le ciel t’aidera! » L’influence de Pélage au sein de l’Église romaine a amené une attitude optimiste face aux capacités du pécheur considérant que celui-ci est partiellement dépravé et non totalement dépravé. 

La Réforme protestante fut un retour à la compréhension d’Augustin. Les réformateurs ont enseigné que l’homme était totalement captif du péché et ne pouvait rien par lui-même pour amorcer, maintenir ou accomplir son salut. Le salut est entièrement par grâce. Toutes les confessions de foi de la Réforme ont enseigné cette position. 

Près d’une centaine d’années après le début de la Réforme, la controverse liée au libre arbitre refit surface, parmi les protestants cette fois. Arminius, dont on a déjà parlé, proposa une position via media entre le catholicisme et le protestantisme. Il enseigna, en accord avec la Réforme, que l’homme ne peut pas mériter son salut en y contribuant par ses œuvres, le salut étant l’œuvre de Christ seulement. Par contre, en accord avec Rome, il enseigna que c’est l’homme qui initie son salut en décidant par son libre arbitre de se convertir à Dieu et d’accepter l’Évangile. Ainsi, l’homme serait trop dépravé pour atteindre la justice, il serait néanmoins capable de choisir le bien suprême en revenant à Dieu. On pourrait dire qu’Arminius enseignait un semi-semi-pélagianisme ou encore un quart-pélagianisme. En partant de l’idée que l’homme n’est pas totalement dépravé, Arminius et ses disciples développèrent une doctrine du salut différente de celle des réformateurs. 

L’arminianisme fut soigneusement examiné par un synode réformé tenu à Dortrecht en 1618-19 sur 154 séances. Les nombreux théologiens rejetèrent cet enseignement considérant qu’il compromettait la grâce de l’Évangile et la gloire de Dieu. Néanmoins, l’arminianisme fut repris et popularisé par des évangélistes tels que John Wesley et Charles Finney et devint la compréhension théologique la plus répandue parmi les chrétiens évangéliques. Bon nombre d’entre nous croient et enseignent que la conversion est une décision personnelle de suivre Jésus-Christ. Des expressions telles que « Accepter le Seigneur » ou « Choisir de suivre Jésus-Christ » sont utilisées pour parler du salut comme étant amorcé par une décision personnelle, plaçant ainsi le libre arbitre de l’homme à la base du salut. 

Maintenant que nous avons survolé la controverse du libre arbitre dans l’histoire, examinons les données scripturaires. Voici comment la Parole de Dieu définit un inconverti. 

2. La condition spirituelle de l’homme 

Il n’y a rien de plus triste et de plus misérable que l’état lamentable de l’homme. Avec Jésus, nous pouvons pleurer en constatant l’endurcissement et la méchanceté du cœur humain. Le péché est héréditaire (Ps 51.5). Le mal que nous voyons en nous et autour de nous remonte à la chute d’Adam. Le péché a amené une séparation entre Dieu et l’homme. L’homme est méchant parce qu’il est séparé de Dieu par sa désobéissance, il subit donc la mort. La mort détruit les œuvres de Dieu : le mariage, la sexualité, la famille, la vie, le bien-être, la santé, la paix, la joie, la société, l’être humain. 

Nous voyons la laideur du péché autant dans des subtilités que dans des énormités. La méchanceté du cœur se manifeste par les pensées haineuses, orgueilleuses ou dédaigneuses qui surgissent à tout moment et nous envahissent. Aucun homme n’est libre de la méchanceté que son cœur conçoit. Le mal dont l’homme est capable est terrifiant. L’homme est capable de tuer ses propres enfants, ou de trahir ses plus intimes par pure avarice ou en recherchant son plaisir. L’homme commet des atrocités, seul ou en groupe, et se rend complice des exactions monstrueuses des autres en fermant ses yeux ou en croisant ses bras. Nous sommes tous salis par ce mal d’une manière ou d’une autre, car il existe une solidarité dans le péché qui nous rend collectivement responsables devant Dieu.
« Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent. » (Es 64.6) 

Alors que j’écris ces lignes, je viens de rencontrer un homme incarcéré depuis plus de vingt ans. Il m’a parlé de deux enfants qu’il a tués, une fillette de six ans et son petit frère de trois ans. Il a d’abord agressé la fillette devant son frère puis il a jeté les deux enfants dans le fleuve Saint-Laurent où ils se sont noyés. Après cet acte monstrueux, sa conscience est venue l’accuser et depuis il porte la honte de son péché et il n’arrive pas à comprendre comment il a pu faire une telle chose. La gorge serrée et les larmes aux yeux je lui ai lu ce passage : « Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître? » (Jr 17.9). Je lui ai ensuite parlé de la justice divine et de la mort de Christ pour nos horribles péchés, mais il fut incapable de saisir l’Évangile, d’y croire et d’être soulagé du poids de son péché : cet homme est mort. 

L’Écriture ne nous dit pas que l’homme est spirituellement malade et sur le point de mourir. Si l’homme était simplement malade, il n’aurait besoin que de soins pour guérir. L’Écriture nous dit que l’homme est mort et qu’il a besoin d’une résurrection que seul Dieu peut lui accorder. Être mort spirituellement ne signifie pas que tous les hommes sont aussi méchants qu’ils peuvent l’être et qu’ils sont incapables de toute forme de spiritualité ou de faire quelque bonne action. Paul décrit la mort spirituelle en ces termes : 

Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2 dans lesquels vous marchiez autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion. 3 Nous tous aussi, nous étions de leur nombre, et nous vivions autrefois selon les convoitises de notre chair, accomplissant les volontés de la chair et de nos pensées, et nous étions par nature des enfants de colère, comme les autres... (Ep 2.1-3) 

Les inconvertis ont aussi une moralité et une conscience; par contre, ils sont morts. Être mort signifie être séparé de Dieu et être dans le camp du prince de ce monde. Cela se caractérise par la manière de vivre et de penser qui est emprisonnée sous l’empire du péché. « C'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies. » (Mt 15.19) Les trois parties du cœur : l’entendement, l’affection et la volonté, sont infectées par le péché : 

Vous ne devez plus marcher comme les païens, qui marchent selon la vanité de leurs pensées. 18 Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l'ignorance qui est en eux, à cause de l'endurcissement de leur cœur. 19 Ayant perdu tout sentiment, ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce d'impureté jointe à la cupidité. (Ep 4.17-19) 

L’entendement, l’affection et la volonté sont endurcis, obscurcis, étrangers et impurs. L’homme ne raisonne pas bien; il appelle le bien mal et le mal bien. L’homme moderne pense qu’il est bien d’avoir le choix de tuer un enfant dans le ventre de sa mère et qu’il est mal de ne pas avoir ce choix. Par hypocrisie, il méprise les peuples du passé comme de sanguinaires barbares, se pensant lui-même civilisé alors que ses mains sont tachées de sang innocent. Il en est ainsi parce que la raison déchue refuse de se soumettre à la révélation de Dieu, elle revendique l’autonomie de son jugement. Elle ne cesse de modifier ou de rejeter les données de la révélation. L’entendement se méfie de Dieu et s’y oppose. 

L’affection de l’homme est aussi enchaînée au mal. « L'affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. » (Rm 8.7) L’homme aime le péché, il aime ses convoitises, il préfère son plaisir à Dieu. Parfois il réalise qu’il aime la perversion, mais il n’y peut rien. Le cœur de l’homme est incapable d’aimer Dieu. Il aime les dieux qu’il se fabrique et les confond avec le vrai Dieu. 

Finalement, la volonté de l’homme, elle aussi, est incapable de quelque bien spirituel ou d’obéir. « Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul. » (Rm 3.12) Cela signifie qu’il n’y a aucun bien que l’homme puisse faire qui soit entièrement pur, car tout ce qui sort de lui vient d’un cœur pécheur; même en faisant le bien il cherche sa gloire. L’homme ne veut pas connaître Dieu et il ne cherche pas Dieu. « Ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu (Rm 1.28) ; Nul ne cherche Dieu » (Rm 3.11) Et ceux qui disent chercher Dieu et vouloir le connaître ne cherchent pas le vrai Dieu, mais un dieu à leur image. 

Parce qu’il est mort, l’homme se trouve dans une totale incapacité à voir la vérité. Ses pensées sont aveuglées de sorte qu’il ne peut comprendre l’Évangile et y croire. « L'homme animal ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. » (1 Co 2.14) Certains pensent que le problème épistémologique est objectif, alors qu’en réalité il est radicalement subjectif. Autrement dit, si l’homme ne connait pas la vérité ce n’est pas faute de lumière, mais c’est parce qu’il est aveugle. Le problème s’aggrave du fait que l’homme ne peut pas savoir qu’il est aveugle jusqu’à ce qu’il recouvre la vue... 

L’homme ne peut pas se convertir de lui-même, et pourtant, il est coupable de ne pas se convertir. Les croyants de tendance arminienne font le raisonnement suivant : si l’homme doit se convertir, il peut le faire; si l’homme est incapable de se convertir, il n’est pas coupable de ne pas le faire. Pourtant aucun homme est capable de ne pas pécher, mais il n’en demeure pas moins que tous sont coupables de pécher. Voici comment Charles Spurgeon répondait à cet argument : 

Que l’homme doive être capable de croire et de se repentir pour pouvoir être responsable de son incrédulité et de son impénitence est une conception philosophique qu’on ne retrouve nulle part dans l’Écriture; en fait l’Écriture enseigne expressément le contraire, si la responsabilité devait être mesurée par la capacité, alors cela signifierait que plus un homme est pécheur, moins il est coupable de son péché2! 

Aucun homme ne peut éviter cette condition pécheresse; même ceux qui naissent dans une famille chrétienne sont morts spirituellement. L’Écriture ne présente pas un libre arbitre, mais un esclavage spirituel : « vous étiez esclaves du péché » (Rm 6.20). L’esclavage c’est l’antithèse de la liberté. Laissé à lui-même, l’homme ne reviendra jamais à Dieu. C’est pourquoi la grâce du Seigneur est absolument nécessaire pour renverser la condition de l’homme et le libérer. Qui peut donc être sauvée? « Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu tout est possible. » (Mt 19.26) 

3. La nécessité de la grâce 

Si l’on ne considère pas que l’homme soit mort et qu’on pense qu’il y a encore de l’espoir pour lui, il y a fort à parier qu’on délaissera la super puissance de l’Évangile au profit de moyens qui
« exciteront » les signes vitaux de l’homme. C’est ce que font toutes les Églises qui ne croient pas à la dépravation totale de l’homme... 

Si l’homme est bel et bien mort comme l’enseignent les Écritures, il n’y a que la régénération qui pourra le sauver. La nouvelle naissance arrive lorsque le Saint-Esprit ressuscite l’homme; subitement son intelligence est renouvelée et sa façon de voir le monde change parce que ses yeux s’ouvrent. C’est à partir de ce moment que l’homme croit, qu’il est sauvé en devant enfant de Dieu et que la vie éternelle commence. De quelle façon la régénération est-elle produite? « Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la parole vivante et permanente de Dieu. » (1 P 1.23) C’est la proclamation de la Parole qui seule peut régénérer des pécheurs. 

Il y a une idée qui persiste parmi les chrétiens voulant qu’une Église attirante sauve plus de gens. Si une Église a une chorale ou des musiciens professionnels ou des effets audiovisuels, les gens viendront entendre l’Évangile. S’il y a des activités jeunesse attrayantes, les jeunes aimeront aller à l’Église. Si les prédicateurs sont charismatiques et savent toucher les gens, les pécheurs se convertiront. C’est pourquoi nous, les réformés, nous sommes « plates », parce que nous n’avons pas tous ces services. Nous n’avons que la Parole de Dieu et nous sommes persuadés que si la Parole de Dieu n’est pas suffisante à elle seule, rien ne fera. Puisque les hommes sont morts dans leurs péchés, nous ne voulons pas les attirer, mais nous voulons les ressusciter! 

Penser qu’on puisse « attirer » un pécheur à l’Évangile est une erreur théologique. Cette erreur entraîne une confusion parmi les évangéliques au niveau de l’ordo salutis, c'est-à-dire l’ordre dans lequel les différentes étapes du salut se succèdent. Beaucoup imaginent que la foi précède la régénération, alors qu’en réalité l’Écriture enseigne le contraire : la régénération précède et cause la foi. L’homme ne peut pas avoir une foi vivante s’il est mort, il ne peut avoir qu’une foi morte. Pour avoir une foi vivante, il doit naître de nouveau, « si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jn 3.3). Jésus déclare qu’aucun homme n’est capable de venir à lui à moins qu’il ne naisse de nouveau : « C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père. » (Jn 6.65). 

Un inconverti est quelqu’un qui est mort dans son péché, quelqu’un qui ne connaît pas Dieu et qui n’a « pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvé » (2 Th 2.10). Il est impossible qu’un tel homme se tourne de lui-même vers Dieu, même si Dieu l’exige. Heureusement que dans sa grâce infinie, Dieu donne ce qu’il ordonne. Quand un pécheur se tourne vers Christ et reçoit le salut, c’est parce que Dieu lui a accordé la grâce de la régénération. La foi n’est pas la cause de la régénération, mais elle est précédée et causée par cette dernière. Nous croyons parce qu’il nous a été fait la grâce de croire (Ph 1.29). Aucun effort de l’homme ni aucune volonté humaine ne peuvent causer la régénération; il est écrit : « À tous ceux qui l’ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. » (Jn 1.12-13). Si ce n’est pas la volonté de l’homme qui cause la régénération, quelle volonté la cause? « Je ferai miséricorde à qui je fais miséricorde, et j'aurai compassion de qui j'ai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. » (Rm 9.15-16) « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit. » (Jn 3.8) L’Esprit souffle sur qui il veut. 

Notre conversion est uniquement le fruit de la bonté de Dieu; à lui tout mérite! Nous étions ennemis du Seigneur, hostiles à son nom et ses voies. Nous étions incapables de l’aimer, de croire en lui et nous étions coupables; mais le Seigneur a été riche en miséricorde, il a triomphé de nos cœurs rebelles en les convertissant par sa grâce et il nous a accordé la vie éternelle. Sans la grâce du Seigneur, nous étions perdus. À lui toutes les louanges! 

Pour terminer, voici quelques mots de Charles Spurgeon qui nous rappelle que deux routes qui vont dans des directions opposées n’atteignent pas la même destination : 

Les arminiens veulent exciter l’activité de l’homme; nous nous voulons la tuer une fois pour toutes, afin de lui montrer qu’il est perdu et ruiné [...] Ils cherchent à amener l’homme à se lever; nous nous cherchons à l’abaisser [...] afin qu’il s’écrie, « Seigneur sauve, ou nous périssons! » Nous croyons que l’homme n’est jamais aussi proche de la grâce que lorsqu’il commence à comprendre qu’il ne peut rien faire. Lorsqu’il se dit, « Je peux prier, je peux croire, je peux faire ceci et cela », c’est alors qu’il se confie en lui-même et que l’arrogance est sur son front3. 

Lecture supplémentaire : Jn 8.12-59 

 

1 Saint-Augustin, Les confessions, livre X, chapitre XXIX. 

2 Iain Murray, The Forgotten Spurgeon, Carlisle, The Banner of Truth Trust, 1966, p. 62, note 25. 

3 Ibid., p. 80. 

LA FPMA

REVEIL DANS LE MONDE

Histoire de quelques grands réveils dans le monde

VIDEO - FILM

 

 

Woodlawn est un film américain réalisé par les frères Andrew et Jon Erwin, sorti le aux États-Unis. Le film est basé sur la vie de Tandy Gerelds et Tony Nathan (en)